REMARQUE STRATÉGIQUE DU CHEF DES PLACEMENTS
La ruée vers le haut se poursuit : les raisons de l’optimisme des marchés
En ce qui concerne l’avenir, à moins d’un brusque revirement du marché de l’emploi ou d’un choc imprévu affectant les dépenses de consommation, nous nous attendons à rester positifs à l’égard des marchés. Même le report des réductions de taux d’intérêt n’a pas tempéré l’enthousiasme des investisseurs, contrairement à ce que beaucoup croyaient. Ce sont donc les États-Unis qui captent notre attention : les prochaines élections pourraient changer la donne, mais elles n’auront pas lieu avant des mois. Pour le moment, l’optimisme est au rendez-vous et les titres de qualité (une catégorie qui comprend de grandes sociétés technologiques) sont encore rois.
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES
Un deuxième couplet semblable au premier
Les tendances observées en 2023 se poursuivent en 2024, et les réductions de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) seront sans doute repoussées davantage. Pendant ce temps, l’économie canadienne continue de ralentir et la croissance demeure entravée en Chine.
Perspectives aux États-Unis
Les marchés américains continuent de digérer les données saisonnières : les emplois ont été solides en janvier et en février et l’inflation s’est maintenue à un niveau plus élevé que prévu, à l’instar de ce qui s’était passé en janvier 2023. Cette tendance pourrait se maintenir au premier trimestre, ce qui tempérerait davantage les attentes de réduction des taux d’intérêt, mais ce ne serait pas nécessairement pour nous un signe que l’économie se réchauffe. Ce qui nous intéresse davantage, c’est le deuxième semestre de l’année, car il y a fort à parier que l’inflation fléchisse d’ici là, entre autres sous l’effet d’un ralentissement du marché du travail. La Fed se sentirait alors justifiée de baisser les taux au moins à quelques reprises d’ici la fin de l’année.
Perspectives au Canada
Perspectives internationales
La croissance mitigée en Chine continue d’assombrir les perspectives des marchés émergents. Sur le plan macroéconomique, les perspectives économiques en Chine demeurent maussades, notamment car rien n’indique encore que le marché de l’habitation a touché un creux. Cette situation est particulièrement préoccupante, étant donné que des mesures de relance visant à juguler l’hémorragie ont déjà été déployées.
Principaux risques | Ce qu’en pense BMO Gestion mondiale d’actifs |
---|---|
Inflation | • Une croissance plus forte aux États-Unis se traduit par une progression plus lente vers la cible de 2 % de la Fed et peut-être même par une légère remontée de l’inflation, mais pas au niveau de 2022. |
Taux d’intérêt | • Une croissance résiliente aux États-Unis se traduira probablement par des réductions plus lentes et moins importantes de la part de la Fed. |
Récession | • Retardée, mais les baissiers sont tenaces. • Une récession est possible en 2025. |
Consommation | • Le consommateur américain et le consommateur canadien sont actuellement deux espèces différentes. • Le consommateur américain travaille à temps plein et n’a pas à s’inquiéter de la hausse des taux, à moins qu’il n’achète une nouvelle voiture ou une nouvelle maison. • Quant aux consommateurs canadiens, le refinancement hypothécaire est leur principal problème. |
Logement | • Le marché est sorti des creux au Canada et aux États-Unis. • Il n’est plus un frein aux perspectives, mais des baisses de taux tardives signifient que la reprise sera repoussée. |
Géopolitique | • Pour l’administration américaine, l’objectif est d’éviter une escalade inflationniste. • Une telle escalade doit être considérée comme un risque à faible probabilité et avec conséquences majeures. |
Énergie | • Les prix du pétrole sont sans doute le principal facteur du risque d’inflation. • Si les conflits géopolitiques font encore grimper les prix des matières premières, l’inflation pourrait évoluer à la hausse. |
POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Catégories d’actif
Les actions ont le vent en poupe et semblent sur le point d’amorcer une belle remontée. Est-ce que les valorisations devraient inquiéter le marché? Oui, dans une certaine mesure. Mais les actions de croissance, dont les multiples sont habituellement plus élevés, représentent une part croissante de la capitalisation boursière mondiale totale. Ce n’est qu’une des raisons à l’origine de notre optimisme à l’égard des actions.
Selon nous, le marché s’attend encore à trois ou quatre réductions de taux de la Fed cette année. Pour l’instant, une observation s’impose : l’écart entre les prévisionnistes qui s’attendent à ce que les taux restent tels quels et ceux qui croient que l’économie va dégringoler en l’absence de cinq ou six baisses n’a jamais été aussi important. Comme les indicateurs laissent toujours entrevoir une saine conjoncture économique, nous nous retrouvons pris entre l’arbre et l’écorce : nous voulons des conditions solides, mais pas trop. Le marché souhaite peut-être des baisses de taux plus tôt que tard, mais il faut prendre garde à nos désirs : si trois ou quatre réductions sont nécessaires, c’est parce que ça ne tourne pas rond.
En ce qui concerne l’économie, il serait difficile de prétendre que ça ne va pas bien. Le PIB est en hausse, les attentes consensuelles de récession au cours des 12 prochains mois ont chuté à 45 % et la croissance de l’emploi continue de stimuler la consommation des ménages. Bref, nous voyons les actions d’un bon œil. Nous sommes conscients que l’indice S&P 500 a terminé en hausse 16 semaines sur 18. Il est donc peut-être temps de procéder à un léger repli tactique, mais les actions semblent bien placées pour poursuivre leur tendance haussière au cours des 12 prochains mois.
ACTIONS
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
TITRES À REVENU FIXE
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
LIQUIDITÉS
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Actions
Avec le meilleur taux de croissance des bénéfices au monde et des titres technologiques qui ont toujours le vent dans les voiles, le marché boursier américain demeure nettement en tête de peloton sur la scène internationale. Au Canada, le risque de récession a sûrement atteint un sommet et les probabilités d’un repli diminueront graduellement en 2024.
À l’échelle régionale, nous sommes donc particulièrement optimistes à l’égard du marché américain, où la croissance des bénéfices est alimentée par les technologies et le net élan du PIB. Les mesures de soutien constituent un troisième aspect. Bien que le déficit se soit résorbé par rapport à l’an dernier, les mesures de relance budgétaires sont toujours là. Tout bien pesé, les États-Unis semblent constituer le marché le plus attrayant.
À l’échelle internationale, les actions japonaises viennent de surpasser leurs sommets de 1989, et nous voyons toujours ce marché d’un bon œil. L’élan des bénéfices se maintient, les valorisations demeurent intéressantes par rapport aux autres marchés sur une base historique, et le rendement des capitaux propres des sociétés devrait continuer de se redresser à mesure que les liquidités excédentaires seront investies dans des immobilisations ou versées aux actionnaires sous forme de rachats d’actions ou de dividendes. En Chine, nous avons observé un timide regain de la confiance des investisseurs et des flux de capitaux, ce qui a revigoré les marchés. Ainsi, même si nous restons neutres à l’égard des marchés émergents, nous avons investi dans ce mouvement haussier à court terme par l’intermédiaire d’options d’achat.
CANADA
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
ÉTATS-UNIS
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
EAEO
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
MARCHÉS ÉMERGENTS
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Titres à revenu fixe
Pour l’ensemble de l’année, nous sommes optimistes pour la duration2. Cela dit, la réduction des taux d’intérêt ne se fera pas en ligne droite. À l’heure actuelle, les marchés s’attendent à trois ou quatre réductions de taux de la part de la Fed, ce qui est très plausible à notre avis. Mais pour le moment, les données sur l’inflation et la croissance continuent d’être étonnamment positives. Il n’est donc pas logique de surpondérer la duration, mais nous restons optimistes sur le plan stratégique. Les taux finiront sans doute par baisser, ce qui donnera de l’élan aux obligations à long terme.
Parmi les thèmes à surveiller, notons la divergence entre les économies du Canada et des États-Unis, qui risque éventuellement de créer une divergence entre la Fed et la BdC. Par le passé, la banque centrale canadienne a préféré attendre que la Fed réduise ses taux avant d’agir, mais si la trajectoire de croissance bifurque davantage, la BdC pourrait bien prendre les devants et décréter la première baisse plus tard cette année, et procéder à des réductions plus fréquentes en réaction surtout à la vulnérabilité des entreprises et des consommateurs canadiens, qui sont relativement plus endettés.
TITRES DE CRÉANCE DE CATÉGORIE INVESTISSEMENT
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
RENDEMENT ÉLEVÉ
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
TITRES DE CRÉANCE DES MARCHÉS ÉMERGENTS
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
DURATION
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Style et facteur
Comme les réductions de taux se font attendre, l’attention est passée de l’expansion des multiples aux projections de croissance des bénéfices. Voilà ce qui explique pourquoi, sans compter la marge de manœuvre que procurent des flux de trésorerie nets largement suffisants, nous privilégions la qualité. Sur le plan sectoriel, nous avons également surpondéré les secteurs de la santé et de l’industrie.
À mesure que la reprise prend racine, le marché lorgnera sans doute les titres de valeur (en plus des titres de croissance) à cause des dividendes, qui ont tendance à dégager des rendements supérieurs en contexte de baisse des taux, même s’il est probable que nous laissions ce rôle aux obligations. Cela dit, les dividendes sont un bon rempart en cas de problème et la détention d’actions qui versent des dividendes mérite rarement un mea culpa. C’est cette idée qui explique le maintien de notre penchant pour les banques canadiennes.
VALEUR
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
CROISSANCE
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
QUALITÉ
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
RENDEMENT
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
POSITIONNEMENT DES PORTEFEUILLES
Mise en œuvre
$ CAD
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
$ OR
- Très baissier
- Baissier
- Légèrement baissier
- Neutre
- Légèrement haussier
- Haussier
- Très haussier
Footnotes
1 Bloomberg, au 12 mars 2024.↩
2 Duration : Une mesure de la sensibilité du cours d’un placement à revenu fixe en réaction à un changement qui survient dans les taux d’intérêt. La duration est exprimée en nombre d’années. On s’attend à ce que le cours d’une obligation dont la duration est plus longue augmente (baisse) plus que celui d’une obligation dont la duration est plus courte lorsque les taux d’intérêt baissent (augmentent).↩
3 Ratio cours-bénéfice/croissance du bénéfice : Le ratio cours/bénéfice (C/B) d’une action divisé par le taux de croissance de son bénéfice sur une période donnée.↩
4 Au 8 mars 2024.↩
5 Option de vente de protection : Stratégie de gestion des risques (couverture) faisant appel à des contrats d’options que les investisseurs utilisent pour se protéger contre la perte liée à la détention d’une action ou d’un actif.↩
Déclarations
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