Commentaire
Au-delà des sept magnifiques : pourquoi les moyennes et petites capitalisations pourraient dégager des rendements supérieurs
30 septembre 2024
Pour beaucoup d’investisseurs, l’idée d’une remontée plus large du risque en dehors des sept fantastiques (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta Platforms et Tesla) exige de lever quelques obstacles mentaux. Après tout, il ne s’est écoulé que peu de temps depuis une vente massive prononcée à la fin de l’été, et le climat macroéconomique est encore capricieux, donc quelques surprises de taille sont toujours possibles. Néanmoins, compte tenu des évaluations actuelles, ceux qui choisissent d’augmenter la pondération des petites et moyennes capitalisations à ce stade du cycle de la politique monétaire peuvent s’attendre à être récompensés.Nous examinerons ci-dessous les principales raisons pour lesquelles les investisseurs devraient envisager d’augmenter les positions satellites dans les actions à petite et moyenne capitalisations.
1) Le contexte macroéconomique n’est pas aussi négatif que vous pourriez le croire
Malgré tous les discours sur l’imminence d’une « récession » aux États-Unis, les indicateurs prospectifs de croissance ne montrent rien de tel. Par exemple, les réserves fédérales de New York et d’Atlanta utilisent des modèles GDPNow1 qui fournissent des mises à jour à haute fréquence sur la santé de l’économie américaine, avec un nombre minimal d’erreurs de réplication. Les deux affichent maintenant un taux de croissance annuel supérieur à 2,5 % (sur 3 mois)2 sur une base désaisonnalisée. Il s’agit d’une tendance pour la plus grande économie au monde et donne à penser que les capacités excédentaires s’accumulent à un rythme plus lent que le marché ne l’avait peut-être prévu. C’est tout à fait remarquable quand on sait à quel point le taux d’intérêt directeur réel a été longtemps restrictif.Il est vrai que des signes de tension apparaissent sur le marché du travail. Mais pour le moment, ces facteurs sont cohérents avec le contexte plus lent auquel on s’attend à ce stade du cycle économique, plutôt que quelque chose de plus malveillant. La politique monétaire demeure très restrictive (c’est-à-dire que les taux d’intérêt restent élevés par rapport à ce qu’ils étaient dans l’histoire récente), et les réductions de taux devraient atténuer tous les risques résiduels qui pourraient s’accumuler dans le système à partir de maintenant. Même si le scénario d’atterrissage en douceur a perdu de son lustre ces derniers temps, il s’agit toujours du scénario de base le plus probable3.
2) Les petites et moyennes capitalisations sont bon marché par rapport à l’indice S&P 500
Un moyen facile d’évaluer la situation est d’examiner le ratio cours-bénéfice prévisionnel des actions américaines à petite capitalisation par rapport à l’indice S&P 5004. En utilisant les estimations de Bloomberg, nous constatons que le ratio C/B prévisionnel des petites capitalisations était de 0,80 fois celui de l’indice S&P 500. Pour les moyennes capitalisations, ce ratio est de 0,78 fois5.Cependant, la baisse de l’évaluation n’est qu’un aspect de la question. La période durant laquelle les deux indices ont été sous-évalués est également importante dans ce cas. Par exemple, ces deux ratios ont été inférieurs à 1,0 fois ces trois dernières années, soit la plus longue période du genre depuis le début du siècle. Le ratio a été remarquablement stable pendant une période exceptionnellement longue, et il y a de bonnes raisons de croire qu’il devrait augmenter, car les investisseurs considèrent que les évaluations sont relativement bon marché pour les petites et moyennes capitalisations.
Graphique 1 – Indices des petites et moyennes capitalisations : « bon marché » par rapport à l’indice général depuis un certain temps
Graphique 1 – Indices de petite et moyenne capitalisation : « bon marché » vs. indice plus large pendant un certain temps
3) Les évaluations ont de l’importance dans un contexte de baisses des taux de la Fed
Par rapport aux cycles de réduction de taux précédents de la Fed, nous remarquons que les évaluations des petites et moyennes capitalisations par rapport à l’indice S&P 500 ont tendance à avoir une valeur prédictive au cours des six mois qui suivent. Par exemple, si le ratio cours-bénéfice des petites et moyennes capitalisations est supérieur à celui de l’indice S&P 500, le premier sera habituellement moins performant au cours des six mois qui suivent (voir le tableau 1). Cependant, étant donné que les ratios cours-bénéfice des deux ont été inférieurs à celui de l’indice général avant la première réduction de taux de la Fed, le parallèle le plus étroit serait avec le cycle de 2000-2001, au cours duquel les petites et moyennes capitalisations ont enregistré des rendements significativement supérieurs.
Tableau 1 – Les évaluations antérieures à la première réduction de taux de la Fed ont tendance à être prédictives
Début du cycle | Ratio cours-bénéfice de départ | Évaluation par rapport au S&P 500 | Rendement sur 6 mois | Réussite ou échec de la règle | |
---|---|---|---|---|---|
Petite cap. | 1,06 | Surévaluation | 13,30% | ||
Moyenne cap. | Juin 1995 | 1,03 | Surévaluation | 11,33% | Réussite |
S&P 500 | – | – | 14,45% | ||
Petite cap. | 0,72 | Sous-évaluation | 6,23% | ||
Moyenne cap. | Déc 2000 | 0,82 | Sous-évaluation | 0,97% | Réussite |
S&P 500 | – | – | -6,70% | ||
Petite cap. | 1,22 | Surévaluation | -12,48% | ||
Moyenne cap. | Août 2007 | 1,18 | Surévaluation | -8,05% | Réussite partielle |
S&P 500 | – | – | -8,79% | ||
Petite cap. | 1,08 | Surévaluation | 8,00% | ||
Moyenne cap. | Juin 2019 | 1,00 | Surévaluation juste ou légère | 6,97% | Réussite |
S&P 500 | – | – | 10,92% |