Combler l’écart de 30 % entre les sexes d’ici 2030

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont l’un des 17 objectifs de développement durable (ODD), qui visent à favoriser la paix et la prospérité pour la population et la planète d’ici 2030. À moins de six ans de 2030, nous faisons le point sur la progression de l’égalité des sexes, sur ce qui doit être prioritaire et sur la façon dont les investisseurs peuvent apporter leur aide.

Le point sur l’égalité des sexes

Malheureusement, au rythme actuel des changements, le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre l’égalité des sexes d’ici 2030. On estime qu’il faudra :

286 ans pour éliminer les lois discriminatoires à l’échelle mondiale

140 ans pour que les femmes soient représentées à parts égales dans les postes de direction, y compris en milieu de travail

95 ans pour atteindre la parité hommes-femmes aux États-Unis et au Canada seulement¹

De plus, l’Organisation des Nations Unies (ONU) signale que plus de 30 % des pays n’offrent toujours pas de congé de maternité en vertu des normes de l’Organisation internationale du Travail (OIT).² L’égalité des sexes est considérée comme un accélérateur pour l’atteinte de nombreux autres ODD, mais les inégalités persistantes menacent les progrès dans l’ensemble du Programme 2030 des Nations Unies. Lors du plus récent sommet des ODD, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a déclaré : « Il est temps de sonner l’alarme. »³

L’égalité des sexes est essentielle à la prospérité à long terme

Le graphique du Forum économique mondial ci-dessous montre que nous devons combler un écart d’environ 30 % pour corriger l’écart entre les sexes à l’échelle mondiale et d’un peu moins de 40 % pour l’éliminer en matière de participation économique et d’occasions. En soi, les efforts visant à atteindre l’égalité des sexes sont importants, mais on sait aussi qu’ils améliorent l’efficience économique, la productivité et la prospérité en général. Par exemple, le McKinsey Global Institute a découvert que si les femmes participaient à l’économie comme les hommes, elles pourraient ajouter jusqu’à 28 000 milliards de dollars, soit 26 % du PIB mondial annuel en 2025⁴.

Cela équivaudrait à ajouter les économies des États-Unis et de la Chine dans leur ensemble. Cependant, comme le laisse entendre la même étude, il n’est possible d’atteindre l’égalité économique entre les sexes qu’en s’attaquant aux inégalités sociales entre eux, en veillant à ce que les femmes soient traitées de façon égale dans la société afin qu’elles puissent participer à part entière au marché du travail.

Figure 1 : Forum économique mondial, Indice de l’écart entre les sexes, 2023

Forum économique mondial, Indice de l’écart entre les sexes, 2023

Que peuvent faire les investisseurs?

Les investisseurs peuvent contribuer à faire progresser l’égalité des sexes en intégrant une perspective de genre dans les processus de placement et de gérance, y compris la surveillance et la construction des fonds, la mobilisation auprès des sociétés de portefeuille, le vote par procuration et la mobilisation des décideurs et des organismes de normalisation. Par exemple, pour encourager la hausse du nombre de femmes occupant des postes de direction en milieu de travail, les investisseurs peuvent demander aux sociétés de portefeuille non seulement d’augmenter la représentation des femmes et d’accroître leurs filières, mais aussi de mettre en place des politiques qui soutiennent les femmes au travail, comme des congés de maladie payés, des congés parentaux payés, des congés de compassion et des prestations liées aux soins des enfants. Les sociétés devraient aussi transmettre ces types d’attentes à leurs fournisseurs mondiaux et travailler tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour assurer un travail et des occasions de bonne qualité pour les femmes. Les investisseurs peuvent également encourager les sociétés de portefeuille à s’engager à respecter les normes mondiales liées au travail décent et aux droits de la personne, y compris les normes de l’OIT et les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme (ONU), ainsi qu’à les mettre en œuvre.

Les ODD n’ont pas été créés dans une perspective d’investissement, mais les investisseurs peuvent les utiliser comme cadre pour orienter leurs efforts.

Les efforts de BMO Gestion mondiale d’actifs

Afin d’harmoniser plus largement notre travail de gérance avec les objectifs mondiaux de durabilité et de développement, nous suivons nos activités de mobilisation auprès des sociétés du portefeuille par rapport aux ODD et rendons compte chaque année de nos efforts. Les ODD qui, selon nous, contribuent particulièrement à l’égalité des sexes sont les suivants :

• ODD 5 : Égalité entre les sexes

• ODD 8 : Travail décent

• ODD 10 : Réduire les inégalités

Nous avons repéré des indicateurs de rendement clés pour chaque ODD auquel les investisseurs peuvent raisonnablement contribuer en mobilisant les sociétés du portefeuille. Au cours des trois dernières années, nous avons déployé les efforts suivants à l’égard des ODD 5, 8 et 10.

Ces chiffres tiennent compte de tous les efforts de mobilisation que BMO Gestion mondiale d’actifs a déployés à l’interne, principalement en Amérique du Nord, ainsi que des activités de mobilisation mondiales menées en notre nom par le fournisseur externe de services de mobilisation tiers reo©. Au cours des trois dernières années, notre attention a fluctué entre ces ODD; cependant, nous avons régulièrement augmenté la proportion de nos efforts en matière d’égalité des sexes, de travail décent et de réduction des inégalités par rapport à l’ensemble de nos efforts. Plus précisément, l’ODD Travail décent, qui englobe des sujets comme l’équité salariale, la gestion du capital humain, les rapports sur la main-d’œuvre et les salaires et avantages sociaux équitables, est passé de 10 % à 14 % en importance.

Promotion d’un changement de politique publique et partenariat avec des tiers

En plus de mobiliser les sociétés de portefeuille, BMO Gestion mondiale d’actifs communique avec les décideurs et les organismes de normalisation afin de relever la barre dans l’ensemble des secteurs, des marchés ou à l’échelle mondiale. Récemment, nous avons communiqué avec les Autorités canadiennes en valeurs mobilières pour leur partager notre point de vue d’investisseur selon lequel des rapports transparents et comparables en matière de diversité des conseils d’administration et des dirigeants devraient être obligatoires. Nous faisons également partie de collaborations avec des investisseurs qui visent expressément à promouvoir la diversité des genres, comme le 30 % Club Canada, qui milite pour un minimum de 30 % de femmes au sein des conseils d’administration et des bureaux de direction. Le groupe d’investisseur 30 % Club a récemment modifié son énoncé et son mandat afin de reconnaître le croisement entre le sexe et d’autres types de diversité, comme la diversité raciale ou l’indigénéité.

Il faudra de nombreux groupes et de nombreuses stratégies pour combler l’écart de 30 % entre les sexes d’ici 2030. BMO Gestion mondiale d’actifs a pour objectif de continuer d’évoluer et d’accroître ses efforts pour favoriser l’égalité des sexes grâce à la mobilisation auprès des sociétés de portefeuille, des organismes de réglementation et des décideurs, ainsi que de l’ensemble de notre secteur.

Si le sujet de l’égalité des sexes vous intéresse, ainsi que les placements à BMO Gestion mondiale d’actifs, voici quelques éléments à prendre en considération :

• L’offre de fonds thématiques de BMO Gestion mondiale d’actifs, y compris le Fonds leadership féminin BMO (offert sous forme de fonds d’investissement et de série FNB).

• Conformément à nos lignes directrices en matière de gouvernance⁵, tous les fonds d’investissement et les FNB gérés par BMO Gestion mondiale d’actifs, dans le cadre desquels nous détenons des actions à droit de votes, établissent une attente minimale de 30 % de femmes administrateurs au sein des conseils d’administration des sociétés nord-américaines dans lesquelles nous investissons. Cela signifie que nous votons souvent contre le président du comité de mise en candidature du conseil d’administration lorsque les niveaux de diversité ne répondent pas à nos attentes.⁶

• Tous les fonds d’investissement et FNB gérés par BMO Gestion mondiale d’actifs sont couverts par un programme de gérance qui mobilise les sociétés sous-jacentes du portefeuille afin de gérer les risques et les occasions en matière de développement durable, ce qui comprend le fait d’encourager les progrès en matière d’égalité des sexes et de diversité, d’équité et d’inclusion ainsi que de travail décent.