Commentaire

Commentaire de MS – Février 2025 : Puissiez-vous avoir la chance de vivre à une époque intéressante

Nous sommes tout à fait conscients que des changements importants pourraient se profiler à l’horizon et avoir une incidence sur le commerce mondial, la rentabilité des entreprises et la croissance économique régionale relative,

19 février 2025

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Activité des portefeuilles de FNB

  • Nous avons légèrement augmenté notre couverture en dollar américain à cause de l’aggravation de la faiblesse du huard provoquée par l’augmentation des menaces tarifaires américaines. Le taux CAD/USD a rebondi relativement rapidement pour revenir à un peu moins de 70 cents sur la reprise temporaire, mais la position vendeur en $ CA demeure extrêmement tendue.

  • Dans les BMO Portefeuilles FNB, nous avons augmenté la pondération de notre FNB d’obligations canadiennes de base à gestion active, le ZCBP (FINB BMO obligations de sociétés) étant donné notre confiance dans la capacité de notre équipe de gestion active des titres à revenu fixe à tirer parti de la volatilité1 des marchés.

  • Dans tous les portefeuilles, nous avons liquidé notre position dans les producteurs mondiaux de métaux de base (ZMT – FINB BMO équipondéré métaux de base mondiaux, couvert en dollars canadiens). Nous avons liquidé la position au début de janvier, car nous nous attendions à un recul du secteur manufacturier mondial, en particulier en Chine, si la guerre tarifaire devait réduire la production globale. Cette décision a été prise avant l’annonce récente de tarifs ciblés des États-Unis sur les importations d’acier et d’aluminium.

  • Nous avons fait preuve d’une grande prudence au cours de la dernière semaine de janvier et avons acheté des options de vente2 sur le XIU (iShares S&P/TSX 60 Index ETF), à titre de couverture contre l’incidence possible de la première salve du président Trump contre le Canada et le Mexique dans sa tirade tarifaire.

  • Enfin, nous avons augmenté notre pondération des petites capitalisations américaines dans tous les portefeuilles, en prévision de la poursuite de l’abandon des actions de sociétés à très grande capitalisation et de l’émergence probable d’une approche de type « Amérique d’abord » dans les chaînes d’approvisionnement américaines.

L’adjectif « intéressante » est une façon extrêmement polie de présenter les choses. En moins d’un mois, le président récemment (ré)élu Donald Trump a signé un flux quasi ininterrompu de décrets, qu’ils soient aléatoirement obscurs ou qu’ils aient des répercussions à l’échelle mondiale. Bien qu’il ait marqué une pause sur les droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Mexique et du Canada qu’il avait annoncés et sur un modeste prélèvement de 10 % sur les importations venant de Chine, les marchés ont encore une fois été ébranlés par l’annonce des tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium, deux des plus importantes exportations du Canada vers nos voisins du Sud, pour un montant s’élevant à 11,2 milliards $ US et à 9,5 milliards $ US en 2024, respectivement (U.S. Census Bureau). Cette décision devrait avoir une incidence importante sur les coûts de fabrication, étant donné que 82 % de l’aluminium américain est importé, selon les données de 2023 recueillies par Morgan Stanley. Ici, au Canada, nous devrons attendre de voir ce qui se passera en mars et si des prélèvements supplémentaires sont imposés aux produits canadiens. Malgré l’incertitude, la baisse initiale du taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain s’est inversée relativement rapidement et est demeurée tout juste en deçà de la barre des 70 cents, tandis que les prévisions de nouvelles réductions du taux directeur de la Banque du Canada ont légèrement augmenté, et que 50 points de base (pdb) supplémentaires d’ici la fin de l’année sont actuellement pris en compte. Nous pouvons nous attendre à ce que cette hausse soit proportionnelle à la gravité de l’escalade des échanges entre les États-Unis et le Canada.

L’Europe a été particulièrement absente des manchettes sur les tarifs douaniers. M. Trump l’a mentionné à quelques reprises en passant, mais il n’a pas encore annoncé de chiffres concrets. On pourrait penser qu’il perfectionne sa technique lors de combats plus faciles avant un affrontement dans la catégorie de poids des États-Unis. Alors que les exportations américaines vers le Canada ne représentent qu’une portion nominale du PIB annuel des États-Unis, nos exportations vers ce pays représentent environ 20 % de notre production économique annuelle totale. Autrement dit, ils peuvent nous nuire beaucoup plus que nous ne pouvons le faire à court terme. Une guerre commerciale totale signifie presque certainement une récession au Canada, y compris des pertes d’emplois importantes dans le secteur manufacturier. L’Europe, quant à elle, a une incidence beaucoup plus élevée sur la consommation totale des États-Unis, de sorte que des tarifs douaniers réciproques auraient des répercussions plus importantes sur le portefeuille des consommateurs américains. Il s’agit d’un chiffre global, qui varie selon les pays, ce qui explique en partie pourquoi M. Trump préfère traiter avec des pays individuels plutôt qu’avec des entités commerciales régionales. La situation n’est pas non plus très prometteuse en ce qui concerne l’examen de l’ALENA 2.0, qui doit commencer cette année.

Depuis le début de l’année, les actions des « sept magnifiques » (Alphabet, Amazon, Apple, Meta Platforms, Microsoft, NVIDIA et Tesla) sont devenues les « sept qui entraînent les autres vers le bas », malgré de solides bénéfices et les intentions accrues d’investissements dans l’intelligence artificielle (IA). Seuls trois membres, Apple, Alphabet et Meta, ont inscrit des gains depuis le début de l’année, tandis que les autres sociétés ont vu leurs résultats baisser. Alors que la plupart ont dépassé les estimations de bénéfices pour le quatrième trimestre (« T4 »), des prévisions plus faibles de chiffre d’affaires pour les trimestres à venir ont pesé sur les titres de Microsoft et Tesla.

En janvier, le rapport sur les emplois non agricoles aux États-Unis a été aussi bon qu’il pouvait l’être : avec un chiffre de 143 000, soit un peu moins que les 168 000 emplois prévus; ni trop, ni pas assez… Cela vous rappelle quelque chose (espérons seulement qu’il n’y aura pas de baisse de marché…)? La Réserve fédérale américaine a marqué sa confiance en suspendant ses baisses de taux, tout en affirmant de façon rassurante qu’un ralentissement du marché de l’emploi empêcherait un retour de l’inflation, lequel nécessiterait un resserrement des taux directeurs. Ceci est particulièrement bienvenu dans un contexte de tarifs douaniers inflationnistes. Au Canada, la création d’emplois a bondi, avec 76 000 nouveaux emplois, après les 91 000 de décembre, qui ont suscité la surprise. Le taux de chômage au Canada a en conséquence chuté à 6,6 %, en partie à cause d’un ralentissement de la croissance de la population active employable.

Cela peut sembler banal de conseiller d’ignorer le bruit et de penser à long terme, surtout lorsque le bruit est quotidien, toute la journée. De façon plus pragmatique, il est important de distinguer les nouvelles et les annonces qui ont une incidence directe sur le marché de celles qui peuvent enflammer les sensibilités politiques. Le cerveau a tendance à ne pas faire de distinction lorsqu’il est en « mode de combat ou de fuite », et ce manquement peut s’avérer coûteux dans le cadre de décisions de placement. Nous sommes tout à fait conscients que des changements importants pourraient se profiler à l’horizon et avoir une incidence sur le commerce mondial, la rentabilité des entreprises et la croissance économique régionale relative, mais nous avons commencé à réduire le risque de façon sélective dans l’ensemble de la gamme de portefeuilles.

Selon nous, il est prématuré d’apporter des changements importants à la répartition des placements avant que les rumeurs ne se concrétisent. Les bénéfices du quatrième trimestre ont été largement positifs et ont surpris à la hausse, le marché dans son ensemble a fait preuve de résilience face aux surprises ponctuelles (p. ex., DeepSeek), et les banques centrales mondiales continuent au moins de maintenir les taux stables, voire de les orienter à la baisse pour l’année à venir. La diversification et les achats périodiques par sommes fixes3 sont les défenses les plus puissantes des investisseurs à long terme contre la volatilité des marchés; l’accent mis sur ces disciplines nous ayant bien servis tout au long des chocs précédents.

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sources

1Volatilité : Mesure la fluctuation du cours d’un titre, d’un instrument dérivé ou d’un indice. La mesure la plus couramment utilisée de la volatilité des fonds d’investissement est l’écart type.

2Une option de vente est un contrat qui confère au titulaire le droit de vendre un titre en particulier, habituellement une action, à une date fixe et à un prix donné

3La technique d'achats périodiques par sommes fixes consiste à investir une somme déterminée à intervalles réguliers, peu importe les cours en vigueur.

Avis juridiques

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