Commentaire
Les tarifs douaniers de Trump : une première menace de guerre commerciale?
Cette semaine avec Sadiq
02 décembre 2024
Récapitulation du marché
Les marchés boursiers ont progressé cette semaine malgré les nouvelles menaces tarifaires proférées par le président élu Trump.
L’indice S&P 500 a progressé de 1,1 %, principalement grâce à la santé et à la consommation discrétionnaire, tandis que l’énergie et la technologie ont été à la traîne.
L’indice a donc atteint un niveau record à l’approche du dernier mois de l’année.
Tarifs douaniers
La semaine dernière, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a secoué les marchés en annonçant qu’il imposerait des tarifs douaniers de 25 % sur les produits importés du Mexique et du Canada, deux des partenaires commerciaux les plus proches des États-Unis. Comme nous savons déjà que les mots « tarifs douaniers » sont les favoris de Trump, il n’est pas surprenant de le voir mettre autant de pression sur ce plan à l’aube d’un second mandat. Mais nous savons aussi que, dans une négociation, on ne commence jamais là où on veut aboutir. Trump se considère comme un grand négociateur, ce qui indique que cela pourrait être une tactique de négociation, du moins en partie. Nous nous attendons à ce que la nouvelle administration mette en place des tarifs douaniers sur les marchandises canadiennes, qui devraient plutôt être de l’ordre de 10 % pour certains biens plutôt que de 25 % pour l’ensemble de ceux-ci. Il est probable que l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), qui a remplacé l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), est la raison pour laquelle le Canada est visé avec le Mexique dans cette nouvelle politique. Jusqu’à présent, la tactique des dirigeants politiques canadiens a été de souligner les différences qui distinguent le Canada du Mexique, en insistant sur le fait que la frontière canado-américaine n’est pas aussi problématique que la frontière entre les États-Unis et le Mexique en ce qui a trait aux passages illégaux et au trafic de la drogue. Nous pensons que cette approche pourrait fonctionner, parce que le Canada présente certains avantages : nous sommes le plus important acheteur de marchandises américaines1 et les États-Unis sont dans une certaine mesure dépendants de notre énergie, ce qui sera le cas surtout si Trump veut accroître l’offre. Cela dit, comme la sécurité frontalière est de toute évidence une priorité pour Trump, nous devrons démontrer à sa satisfaction que nous avons de solides politiques de contrôle frontalier. De façon générale, les marchés ne croient pas non plus aux tarifs douaniers de 25 %, car le Canada et le Mexique ont à peine vu leurs marchés et leurs devises réagir à cette annonce. Il ne fait aucun doute que si des tarifs douaniers de 25 % étaient mis en place, les répercussions sur l’économie canadienne seraient importantes.
Conclusion : Même s’il est peu probable que Trump impose des tarifs douaniers de 25 % sur les marchandises canadiennes, nous pensons cependant que les Canadiens devraient se préparer à des tarifs de l’ordre de 10 % pour certains biens.
Chine et Europe
Outre le Canada et le Mexique, la Chine est l’autre cible tarifaire évidente de Trump. Pendant la campagne présidentielle, Trump a promis d’imposer des tarifs douaniers de 60 % sur les marchandises chinoises. Nous ne pensons pas qu’ils seront aussi lourds, mais nous nous attendons tout de même à ce qu’ils soient assez élevés. Les tarifs pourraient également être adaptés à chaque secteur : l’industrie des véhicules électriques (VE), par exemple, pourrait faire l’objet de tarifs plus élevés. Il est probable que Trump se tournera également vers les pays qui soutiennent la Chine et leur appliquera des tarifs douaniers plus élevés – c’est l’une des raisons pour lesquelles le Mexique, un important partenaire commercial de la Chine, ne s’en sortira probablement pas aussi facilement que le Canada. Pour ce qui est de l’Europe, l’administration Trump devrait riposter aux mesures antitrust de l’UE contre les sept magnifiques (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla), pas nécessairement parce qu’il est favorable aux technologies, mais parce qu’il s’oppose aux sanctions imposées par d’autres pays à des sociétés américaines. Si l’UE recule, les tarifs pourraient être plus comparables à ceux imposés au Canada qu’à ceux imposés au Mexique ou à la Chine. Tous ces tarifs douaniers potentiels devraient avoir une incidence sur les modèles de commerce international – d’ailleurs, nous avons déjà vu certaines sociétés chercher des solutions de rechange à la Chine du côté de l’offre. Au bout du compte, les tarifs douaniers feront augmenter les coûts des intrants, et les entreprises devront déterminer si cette augmentation peut être répercutée sur les consommateurs (sous forme de prix plus élevés) ou s’ils grugeront simplement leur marge bénéficiaire. Nous nous attendons à une combinaison des deux, ce qui pourrait entraîner une hausse de l’inflation. À court terme, nous croyons que les États-Unis sortiront gagnants de cette dynamique, car les pressions inflationnistes n’auront pas d’incidence immédiate. Cependant, si les autres pays ripostent aux tarifs douaniers de Trump en instaurant leurs propres tarifs, la volatilité des marchés risque d’augmenter. Si les marchés baissent, nous ne serions pas surpris de voir Donald Trump tempérer ses actions, car, au bout du compte, il semble considérer la confiance des marchés comme une indication de réussite.
Conclusion : L’administration Trump appliquera probablement des tarifs douaniers partout où elle pense que cela créera un avantage concurrentiel pour les États-Unis. Nous considérons le Mexique et la Chine comme étant dans les situations les plus préoccupantes, tandis que le Canada et l’Europe pourraient s’en tirer relativement facilement.
Conflit géopolitique
Récemment, il y a eu des signaux contradictoires en ce qui a trait à la situation géopolitique. D’une part, il y a eu des nouvelles positives au sujet d’un possible cessez-le-feu au Liban, et, d’autre part, le gouvernement minoritaire en France semble en danger de perdre une motion de censure, qui pourrait déclencher d’autres élections moins d’un an après le dernier scrutin au pays. La Russie et l’Ukraine finiront peut-être par accepter un cessez-le-feu, mais on ne sait pas si cela mettra vraiment fin à la guerre qui dure maintenant depuis près de trois ans, d’autant plus qu’il est peu probable que Trump donne suite aux propositions présentées sous la présidence de Joe Biden. De même, au Moyen-Orient, on ne sait pas si un cessez-le-feu au Liban s’étendrait à la Cisjordanie ou à la bande de Gaza. Dans l’ensemble, nous nous attendons à ce que 2025 soit une année au cours de laquelle les risques géopolitiques seront accrus, et nous constatons maintenant que certaines de ces incertitudes commencent à émerger avec plus de vigueur. En France et ailleurs, les dirigeants nouvellement élus mettront à l’épreuve leur pouvoir de négociation avec Donald Trump et son administration, surtout en ce qui a trait aux enjeux commerciaux dont il a été question précédemment. En plus des conflits en cours en Ukraine, au Moyen-Orient et ailleurs, nous nous attendons à une augmentation de la volatilité politique au cours de la prochaine année.
Conclusion : Le risque géopolitique devrait augmenter en 2025 et, malgré certains signes positifs, on ne sait toujours pas quand les conflits en cours pourraient être réglés.
Positionnement
Pour obtenir une ventilation détaillée du positionnement de notre portefeuille, consultez le dernier rapport de BMO Gestion mondiale d’actifs, intitulé « L’effet rebond de Trump » : Pourquoi les marchés voient-ils la vie en rose pour le moment?
Perspectives
Avis juridiques :
Les opinions exprimées par l’auteur représentent son évaluation des marchés au moment où elles ont été exprimées. Ces opinions peuvent changer en tout temps et sans préavis. Les renseignements fournis dans le présent document ne constituent pas une sollicitation ni une offre relative à l’achat ou à la vente de titres, et ils ne doivent pas non plus être considérés comme des conseils de placement. Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs. Cette communication est fournie à titre informatif seulement.
Tout énoncé qui repose nécessairement sur des événements futurs peut être une déclaration prospective. Les déclarations prospectives ne sont pas des garanties de rendement. Elles comportent des risques, des éléments d’incertitude et des hypothèses. Bien que ces déclarations soient fondées sur des hypothèses considérées comme raisonnables, rien ne garantit que les résultats réels ne seront pas sensiblement différents des résultats attendus. L’investisseur est prié de ne pas se fier indûment aux déclarations prospectives. Concernant les déclarations prospectives, l’investisseur doit examiner attentivement les éléments de risque décrits dans la version la plus récente du prospectus.
Le présent document est fourni à titre informatif seulement. L’information qui s’y trouve ne constitue pas une source de conseils fiscaux, juridiques ou de placement et ne doit pas être considérée comme telle. Les placements particuliers ou les stratégies de négociation doivent être évalués en fonction de la situation de l’investisseur. Il est préférable, en toute circonstance, d’obtenir l’avis de professionnels.
Le présent article peut contenir des liens vers d’autres sites dont BMO Gestion mondiale d’actifs n’est pas le propriétaire ni l’exploitant. De plus, les liens vers les sites que BMO Gestion mondiale d’actifs possède ou exploite peuvent être publiés sur les sites Web de tiers sur lesquels nous publions des annonces, ou dans des cas que nous n’avons pas approuvés. Les liens vers d’autres sites Web ou les références à des produits, services ou publications autres que ceux de BMO Gestion mondiale d’actifs contenus dans cet article ne sous-entendent pas l’approbation de ces sites Web, produits, services ou publications par BMO Gestion mondiale d’actifs. Nous ne gérons pas les pratiques en matière de marketing numérique et de témoins des tiers, et nous n’en sommes pas responsables. Les sites Web accessibles au moyen de liens ont leurs propres politiques de confidentialité, avis juridiques et modalités d’utilisation, que nous vous recommandons de lire attentivement.
Nous ne révisons pas et n’approuvons pas le contenu tiré du site Web d’un tiers ou les liens menant vers le site Web d’un tiers. L’utilisation de sites Web externes ou de contenu de tiers est à vos risques et périls. Par conséquent, nous déclinons toute responsabilité à leur égard.
Les placements dans les fonds d’investissement et dans les fonds négociés en bourse (FNB) peuvent comporter des frais de courtage, des frais de gestion et d’autres frais (s’il y a lieu). Les placements dans les fonds d’investissement peuvent comporter des commissions de suivi. Veuillez lire l’aperçu du fonds, l’aperçu du FNB ou le prospectus du fonds d’investissement ou du FNB en question avant d’investir. Les fonds d’investissement et les FNB ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur.
Pour connaître les risques liés à un placement dans les fonds d’investissement BMO ou les FNB BMO, veuillez consulter les risques spécifiques énoncés dans le prospectus du fonds d’investissement ou du FNB en question. Les FNB BMO s’échangent comme des actions, ils peuvent se négocier à escompte à leur valeur liquidative et leur valeur marchande fluctue, ce qui peut augmenter le risque de perte. Les distributions ne sont pas garanties et sont susceptibles d’être changées ou éliminées.
Les fonds d’investissement BMO sont offerts par BMO Investissements Inc., un cabinet de services financiers et une entité distincte de la Banque de Montréal. Les FNB BMO sont gérés et administrés par BMO Gestion d’actifs inc., une société de gestion de fonds d’investissement et de gestion de portefeuille et une entité juridique distincte de la Banque de Montréal.
« BMO (le médaillon contenant le M souligné) » est une marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.