Point de vue
Dix grandes tendances en matière de placement pour 2024
Le point de vue mensuel de BMO GMA Édition spéciale
18 décembre 2023
Il s’agit d’un numéro spécial du point de vue mensuel de BMO Gestion mondiale d’actifs. Nous reprendrons le format habituel en janvier.
De la hausse des taux d’intérêt à une inflation quasi record, l’année 2023 a mis à l’épreuve la force de caractère des investisseurs. Sur le plan géopolitique, un conflit au Moyen-Orient s’est ajouté à la guerre entre la Russie et l’Ukraine comme source d’incertitude et d’instabilité potentielle, tandis qu’aux États-Unis, une élection présidentielle importante se dessine à l’horizon. Par ailleurs, en ce qui concerne les marchés, on se souviendra surtout de 2023 comme de l’année où l’évolution de l’intelligence artificielle (IA) a pris le monde d’assaut, en propulsant les cours boursiers des sept « magnifiques » sociétés technologiques – Apple, Alphabet, Microsoft, Amazon, Meta, Tesla et Nvidia – dans la stratosphère.
De la hausse des taux d’intérêt à une inflation quasi record, l’année 2023 a mis à l’épreuve la force de caractère des investisseurs.
À l’approche de 2024, nous attendons toujours des réponses à ces défis et à d’autres, et de nouvelles questions se poseront certainement. Quelles forces façonneront les marchés et les économies pendant les douze prochains mois? Et quelle sera leur incidence sur les portefeuilles des investisseurs?
Ce numéro spécial du point de vue mensuel de BMO Gestion mondiale d’actifs présente nos meilleures perspectives sur ce que l’année à venir pourrait nous réserver, en s’appuyant sur des recherches approfondies, des données objectives, ainsi que sur l’expérience et le savoir-faire de notre équipe. Les sujets abordés, qui vont de la politique budgétaire à l’endettement des sociétés en passant par l’émergence des placements non traditionnels et l’état du portefeuille traditionnel composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations, correspondront à dix grandes tendances de placement à surveiller en 2024.
No 1 : Récession
Dans quelle mesure le consensus économique est-il mauvais?
Les prévisions de récession remontent à plus d’un an, et de nombreux analystes, y compris nous-mêmes, considèrent toujours qu’un léger repli est le scénario le plus probable; en fait, le Canada entre peut-être déjà en récession technique. Cependant, il est important que les investisseurs ne portent pas trop attention au consensus économique lorsqu’ils prennent des décisions de placement à long terme. 2024 devrait voir le sommet des effets du resserrement de la politique monétaire et révéler un affaiblissement de l’économie, ce qui n’a rien d’étonnant. Pour les investisseurs, cela signifie simplement que l’année 2024 pourrait être celle où les titres à revenu fixe brilleront.
No 2 : Inflation
La hausse des prix est-elle temporaire après tout?
Les craintes inflationnistes ont dominé l’année 2023 et des échos de l’inflation à deux chiffres des années 1970 se sont répercutés sur les investisseurs. La bonne nouvelle, c’est qu’au cours des derniers mois, la hausse des prix s’est largement normalisée, ce qui a apaisé certaines de ces préoccupations. Nous nous attendons à ce que le ralentissement de la croissance économique renforce une inflation faible et stable jusqu’en 2025 et à ce que cette normalisation serve probablement de facteur positif pour les actions et les obligations.
No 3 : Politique budgétaire
La hausse des taux d’intérêt ranimera-t-elle les faucons budgétaires?
Il va sans dire que la hausse persistante des taux d’intérêt ne cadre pas bien avec l’augmentation du fardeau de la dette des gouvernements. Aux États-Unis, les dépenses nettes en intérêts pour 2023 ont dépassé les 1 000 milliards de dollars et continuent d’augmenter. Parallèlement, l’opinion publique semble changer, les électeurs montrant de plus en plus leur insatisfaction à l’égard de la combinaison politique actuelle. La réponse se trouve-t-elle dans l’austérité? C’est peu probable – L’histoire nous montre que l’austérité budgétaire est la garantie virtuelle d’une récession. À notre avis, la voie de la moindre résistance pour les décideurs est la baisse des taux d’intérêt et peut-être la tolérance pour un taux d’inflation de 3 % plutôt que de viser la cible traditionnelle de 2 %.
No 4 : Politique monétaire
Des taux d’intérêt plus élevés à long terme seront mis à l’épreuve
À mesure que le fardeau de la dette augmente, la croissance économique réelle et l’inflation devraient continuer de ralentir en 2024. Les marchés des titres à revenu fixe s’attendent à ce que le scénario le plus probable soit celui de taux plus élevés plus longtemps, mais nous pensons que même un atterrissage en douceur pourrait signifier des taux d’intérêt beaucoup plus bas, mais peut-être pas un retour à la politique de taux d’intérêt nuls (ZIRP) des années 2010.
No 5 : Levier financier des sociétés
Attention à l’augmentation du nombre de sociétés zombies
Des taux d’intérêt élevés posent de gros problèmes aux actions européennes et aux sociétés à petites capitalisations américaines. C’est le contraire de ce qui se passe pour les grandes sociétés technologiques américaines (comme celles qui sont cotées au Nasdaq) ainsi que pour les actions du Royaume-Uni et du Japon, qui sont moins exposées aux taux d’intérêt.
En général, l’exposition aux titres de créance est aussi plus importante au Canada qu’aux États-Unis. Ces différences créent une divergence entre les grands marchés boursiers mondiaux, ce qui signifie que le moment et l’ampleur des réductions de taux en 2024 pourraient être un facteur important du rendement relatif dans l’ensemble des régions et des secteurs.
No 6 : Géopolitique
Démondialisation ou régionalisation?
Les tensions entre les États-Unis et la Chine ont augmenté en 2023, et pourraient se poursuivre en 2024. Mais ne confondez pas la tendance à la démondialisation avec des changements régionaux et « amicaux » dans le commerce mondial. Pour les pays alignés sur les États-Unis, comme le Canada, la délocalisation dans une région proche ou amie est synonyme de hausse potentielle des occasions commerciales.
No 7 : Politique américaine
Les années d’élection présidentielle aux États-Unis sont habituellement bonnes pour les actions
Voici une statistique intéressante : depuis 1952, l’indice S&P 500 n’a pas reculé au cours de l’année où un président sortant était candidat à la réélection. Oui, les actions ont à l’occasion reculé pendant ces années d’élection, mais dans chacun de ces trois cas, soit 1960, 2000 et 2008, il s’agissait d’une élection ouverte sans que le président sortant soit candidat. Pourquoi en est-il ainsi? En bref, les présidents ont tendance à utiliser tous les leviers politiques nécessaires pour stimuler l’économie, renforcer leur soutien et maximiser leurs chances d’être réélus.
No 8 : Intelligence artificielle
Participez à la « Révolution »…
Les sociétés technologiques, y compris les sept « magnifiques » sociétés technologiques , trouvent de nouvelles façons d’élargir leurs activités déjà dominantes. En 2023, nous avons été témoins de l’empreinte croissante des technologies transformatrices comme l’IA dans tous les aspects de l’activité économique, y compris dans l’ancienne économie – c.-à-d. des secteurs comme la fabrication et l’agriculture. Ne soyez pas surpris si les grandes sociétés technologiques continuent de dominer en 2024.Plateformes technologiques : Temps pour atteindre 100 millions d’utilisateurs
Rang | Plateforme | Lancement | Délai avant d’atteindre 100 M d’utilisateurs |
1 | Threads | 2023 | 5 jours |
2 | ChatGPT | 2022 | 2 mois |
3 | TikTok | 2017 | 9 mois |
4 | 2011 | 1 an et 2 mois | |
5 | 2010 | 2 ans et 6 mois | |
6 | Myspace | 2003 | 3 ans |
7 | 2009 | 3 ans et 6 mois | |
8 | Snapchat | 2011 | 3 ans et 8 mois |
9 | YouTube | 2005 | 4 ans et 1 mois |
10 | 2004 | 4 ans et 6 mois |
Source: Visual Capitalist.
No 9 : Placements non traditionnels
La quête de la diversification prendra de la vitesse
Les investisseurs individuels cherchent de plus en plus à investir comme les grandes institutions, en s’exposant à des catégories d’actif non traditionnelles et à des styles de placement afin d’accroître la diversification du portefeuille. Même si les taux d’intérêt se sont normalisés par rapport aux faibles niveaux de la dernière décennie, la forte volatilité des marchés a encore une fois encouragé les investisseurs à diversifier leurs placements avec des placements non traditionnels comme le capital-investissement, les titres de créance privés, l’immobilier et les infrastructures.
La croissance des placements non traditionnels (2010-2022)
No 10 : Relance du portefeuille 60/40
Il est temps de profiter de la hausse des taux d’intérêt
Cela ne fera peut-être pas les manchettes, mais le portefeuille traditionnel composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations a produit de bons résultats au fil des ans. Dans les années 2010, la faiblesse des taux d’intérêt a reporté le fardeau des rendements attendus sur les actions. Mais plus récemment, les taux obligataires qui ont atteint des niveaux inégalés depuis la crise financière mondiale de 2007-2008 ont contribué à rajeunir le portefeuille 60/40 et justifié sa répartition en titres à revenu fixe.
Mot de la fin
L’année 2023 a procuré plusieurs bonnes surprises aux investisseurs, car l’économie a traversé un contexte difficile dominé par une inflation et des taux d’intérêt élevés. À bien des égards, nous pensons que les investisseurs devraient être plus confiants à l’approche de la nouvelle année, le pire de la tempête étant largement derrière nous. Nous nous attendons à ce que 2024 soit davantage une année où les effets du resserrement de la politique monétaire seront longs et variables. Contrairement à 2023, cela devrait limiter la possibilité d’importantes surprises économiques positives et révéler des cicatrices de récession, en particulier au Canada, mais aussi en Europe. Dans ce contexte, les banques centrales devraient normaliser leur politique monétaire et réduire leurs taux d’intérêt en 2024. Nous pensons qu’il existe un ensemble plus large de trajectoires macroéconomiques pour que les titres à revenu fixe brillent en 2024, mais le rendement des actions pourrait ultimement dépendre de la façon dont les banques centrales réussiront à faire un atterrissage en douceur, surtout celle des États-Unis. La poursuite d’une « désinflation parfaite » serait probablement un facteur favorable modéré pour les actifs à risque, mais nous admettons aussi que l’histoire n’a généralement pas été favorable aux actions lorsque l’activité économique mondiale entrait en récession.
À bien des égards, nous pensons que les investisseurs devraient être plus confiants à l’approche de la nouvelle année, le pire de la tempête étant largement derrière nous.
L’histoire récente a prouvé qu’il est essentiel que les investisseurs fassent preuve de souplesse lorsqu’ils composent avec des marchés financiers turbulents. Bien qu’ils puissent trouver ces contextes stressants, ceux-ci s’avèrent généralement idéaux pour saisir les occasions plus tactiques dans les solutions de portefeuille, parce que les marchés peuvent souvent passer de l’exubérance et de l’obsession à un pessimisme et à une peur excessifs.
Perspectives
Avis
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