Investissement responsable
Réconciliation, réflexion et measures
27 septembre 2023
Nous tenons à remercier tout particulièrement Matt Neveu, directeur général, Services bancaires aux particuliers et BMO Entreprises, et Dan Adams, chef intérimaire, Services bancaires aux Autochtones de BMO, pour leurs contributions à cet article.
Réflexion et mesures en matière de réconciliation
Pour souligner la troisième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada et exprimer notre engagement à l’égard des mesures de réconciliation tout au long de l’année, nous présentons :
l’origine de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation;
un entretien avec Matt Neveu, directeur général, Services bancaires aux particuliers et BMO Entreprises et membre de la Première Nation de Batchewana, au sujet des pensionnats et du travail de réconciliation effectué par son équipe.
Journée nationale de la vérité et de la réconciliation – L’origine
Le 30 septembre est la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada. Au départ, il s’agissait de la « Journée du chandail orange », un mouvement populaire autochtone lancé en 2013 par l’auteure Phyllis Webstad de la Première Nation Stswecem’c Xgat’tem. L’idée est venue lors d’un événement de commémoration des survivants des pensionnats au cours duquel Mme Webstad a raconté comment son chandail orange préféré, offert par sa grand-mère, lui avait été confisqué avec d’autres effets personnels qui lui étaient chers à son arrivée au pensionnat de la mission Saint-Joseph, alors qu’elle n’avait que six ans. Elle était la troisième génération de sa famille à être forcée de fréquenter un pensionnat. L’histoire de la perte de son chandail a trouvé écho. Aujourd’hui, le chandail orange symbolise les générations d’enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis qui ont été dépouillés de leur dignité, de leur liberté, de leur identité culturelle et même de leur vie dans les pensionnats indiens entre 1883 et 1996, date à laquelle le dernier pensionnat a fermé ses portes au Canada.
En 2021, le gouvernement fédéral a répondu à l’appel à l’action no 80 de la Commission de vérité et réconciliation et a désigné le 30 septembre comme jour férié de commémoration pour honorer la mémoire des enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux, des survivants et de toutes les personnes victimes du système des pensionnats indiens. Depuis, six autres provinces ont emboîté le pas. Aujourd’hui, des cérémonies et des événements sont organisés partout au pays chaque année pour souligner cette journée.
La tâche n’est pas terminée, mais l’instauration d’une journée nationale de commémoration contribue à souligner l’importance de la reconnaissance officielle des préjudices subis, de l’éducation à partir des perspectives autochtones et de la réflexion.
Dans l’esprit de ce qui précède, et dans le cadre de notre propre démarche visant à nous sensibiliser, à sensibiliser les clients intéressés et à sensibiliser l’ensemble du secteur des placements, nous nous sommes entretenus avec notre collègue Matt Neveu, directeur général, Services bancaires aux particuliers et BMO Entreprises, qui est membre de la Première Nation de Batchewana. Matt travaille dans le premier bureau des Services bancaires aux grandes entreprises de BMO établi dans une réserve, soit dans la réserve Rankin, dans la région du Traité Robinson-Huron, en Ontario, où il dirige une équipe qui offre un soutien bancaire complet aux communautés des Premières Nations dans la grande région de l’Ontario. Matt nous a généreusement fait part de ses réflexions sur les pensionnats et sur l’importance de la sensibilisation et de la réconciliation dans son travail.
Entretien avec Matt Neveu sur la signification de la réconciliation pour lui
Crédit photo : Dan Adams
Où cette photo de vous a-t-elle été prise et quelle est sa signification?
Cette photo a été prise vers le 30 septembre 2021, devant l’Université Algoma, où j’ai fait mes études pour obtenir un diplôme en administration des affaires grâce à une bourse d’études de la Première Nation Batchewana. Le bâtiment à droite est le pensionnat Shingwauk d’origine, qui a fermé ses portes en 1970 et a été nommé en l’honneur du chef Shingwaukonse, originaire de la Première nation de Garden River, située juste à l’extérieur de Sault Ste. Marie. Il fait aujourd’hui partie intégrante de l’université. Ce jour-là, je me suis rendu à l’ancien pensionnat avec mon collègue Dan Adams, des Services bancaires aux Autochtones, pour y rendre un hommage.
La nouvelle de la découverte de tombes anonymes cette année-là nous a vraiment touchés, ma famille et moi. Nous avons placé des chaussures sur les marches de l’école. En tant que parent, je pense à ce que les parents ont dû endurer lorsqu’on leur a arraché leurs enfants dans le but d’« extirper l’Indien du cœur de l’enfant ». Je regarde mes propres enfants et cela me fait vraiment mal. La plupart des Autochtones à qui vous parlez ont été directement touchés par le système des pensionnats. Ce système a eu des effets générationnels sur de nombreuses familles, et cela se voit. Je suis différent de ce point de vue.
Mon père est un Autochtone de la Première nation de Batchewana, mais son père, mon grand-père, a perdu son statut il y a de nombreuses années parce que mon arrière-grand-mère avait épousé un Autochtone qui avait perdu son statut d’Autochtone. Ils ont décidé de quitter la réserve. En perdant son statut, mon grand-père, qui était pêcheur à Batchewana, a dû s’en remettre à des licences de pêche réglementées par le gouvernement, ce qui l’exposait à des quotas et à des limites, contrairement à d’autres membres directs de sa famille qui n’avaient pas perdu leur statut d’Autochtone. Sa capacité à gagner sa vie et à subvenir aux besoins de sa famille a été mise à l’épreuve. Malgré les difficultés, ce fut peut-être une bénédiction, car mon grand-père n’a jamais eu à fréquenter les pensionnats indiens lorsqu’il était enfant. Nous avons retrouvé notre statut après que des modifications ont été apportées à la Loi sur les Indiens en 1985 pour remédier à la discrimination dont les femmes autochtones et leurs familles faisaient l’objet.
En Ontario, 80 % des Autochtones vivent hors réserve1. Plusieurs membres de ma famille sont retournés vivre dans la réserve lorsque l’occasion s’est présentée. Au cours des dernières années, j’ai renoué davantage avec ma communauté et j’ai participé à de nombreux événements.
Quelle est l’importance de l’éducation sur les pensionnats pour les Canadiens non autochtones?
Il est important que les Canadiens comprennent notre histoire réelle et complexe. Nous n’avons pas appris cela à l’école et n’avons pas compris l’impact réel des pensionnats et le lien des peuples autochtones avec la terre et leurs droits issus de traités. Beaucoup d’idées fausses circulent, par exemple sur le fait que les nécessités de la vie sont gratuites pour les Autochtones, y compris l’éducation et le logement. Il est important que les Canadiens s’informent et apprennent la vérité, car il existe de nombreuses autres idées fausses sur notre peuple.
...la réconciliation n’est qu’un mot tant que l’on ne fait rien.
Tout commence par l’éducation! Il est important de tirer des leçons du passé pour améliorer notre avenir. À BMO, plus de 39 000 employés ont suivi le cours en ligne Nisitohtamowin ᓂᓯᑐᐦᑕᒧᐃᐧᐣ[un cours d’apprentissage en ligne pour comprendre l’histoire du point de vue des Autochtones]. Cette formation peut contribuer à faire en sorte que l’influence que nous pouvons exercer dans le cadre de toutes les décisions que nous prenons en tant qu’employés de BMO repose sur une compréhension plus précise de l’histoire, de la culture et des droits des Autochtones, y compris la création de programmes visant à aider les Premières Nations, les Métis et les Inuits à améliorer leur situation. Par exemple, l’engagement de BMO à l’égard d’un effectif inclusif a créé d’excellentes occasions dans ma carrière. Lorsque j’ai commencé ma carrière à BMO, on m’a attribué un mentor de direction dans le cadre du Programme de mentorat destiné aux Autochtones de BMO. Aujourd’hui, je tente de rendre la pareille, du mieux que je peux, à une organisation qui a tant fait pour moi. L’éducation, l’emploi et l’approvisionnement sont autant d’éléments qui font partie de la réconciliation; la réconciliation n’est qu’un mot tant que l’on ne fait rien.
Pourquoi était-il important pour vous que BMO ouvre un bureau des Services bancaires aux grandes entreprises à la réserve Rankin?
Il s’inscrit dans le cadre du parcours de réconciliation de BMO. Il y a des services bancaires aux clients de BMO dans les réserves partout au pays, alors pourquoi pas un bureau des Services bancaires aux grandes entreprises? Les occasions d’emploi dans le secteur bancaire ne se trouvent habituellement pas dans les réserves. Maintenant, je peux travailler dans une collectivité que j’aime pour une entreprise que j’aime. L’ouverture d’un bureau des Services bancaires aux grandes entreprises de BMO est un bon moyen de dire à nos clients et aux collectivités que nous servons que nous sommes là pour faire affaire avec tout le monde. Le fait d’avoir un bureau dans la collectivité me donne une excellente perspective dans mon travail et mon poste. Mais je passe aussi beaucoup de temps à visiter diverses communautés autochtones sur de grandes distances en Ontario.
Nous comptons parmi nos clients des gouvernements dirigés par des Premières Nations, des sociétés de développement économique et des entreprises pour tout, des services de santé et d’éducation aux hôtels, compagnies aériennes, installations de traitement de l’eau, équipements, complexes communautaires, projets d’infrastructure et plus encore. L’un des programmes de services bancaires les plus efficaces mis en œuvre par mon équipe est le programme de prêts à l’habitation dans les réserves de BMO2, qui permet aux membres des Premières Nations d’accéder à la propriété dans leur collectivité, contournant ainsi les mesures restrictives de l’article 89 de la Loi sur les Indiens. Grâce à ce programme, les membres des Premières Nations peuvent créer un patrimoine intergénérationnel, ce qui était très difficile à faire depuis la création de la Loi sur les Indiens.
Quels sont vos espoirs et vos rêves pour votre communauté et les Autochtones partout au Canada?
J’aimerais que les peuples autochtones bénéficient d’une réelle égalité, afin qu’ils puissent avoir accès au capital et aux occasions qui en découlent. Les communautés autochtones qui investissent dans des actifs corporels à l’intérieur ou à l’extérieur de leur réserve, sur leur territoire traditionnel ou non, peuvent faire des affaires là où elles le veulent. Nous assistons à beaucoup d’innovation et de développement économique, ce qui permet de générer des revenus autonomes pour les collectivités. Cela se traduit par un meilleur mode de vie pour les gens. Leur donner de l’espoir et de l’autodétermination en leur permettant d’investir où et comment ils le veulent, en étant en mesure d’affecter des capitaux aux projets qu’ils jugent les plus utiles et les plus profitables pour eux et pour leurs collectivités. En fin de compte, cela permettra d’améliorer les résultats sociaux, les occasions sociales, l’éducation et la capacité de subvenir aux besoins de la famille. Nous commencerons à voir de grandes améliorations dans la qualité de vie d’une génération à l’autre. C’est une façon de réparer les effets intergénérationnels des pensionnats. C’est l’aspect le plus gratifiant de mon travail.
Si vous deviez lancer un appel à l’action aux lecteurs, que diriez-vous?
Si vous n’avez pas appris l’histoire autochtone du point de vue des Autochtones, suivez le cours Nisitohtamowin ᓂᓯᑐᐦᑕᒧᐃᐧᐣ, qui a été élaboré par l’Université des Premières Nations du Canada, Reconciliation Education et BMO Groupe financier.
Soyez en tout temps à l’affût d’autres occasions d’en apprendre davantage sur la véritable histoire de notre territoire et de réfléchir de façon critique à la mauvaise éducation qui a historiquement été dispensée dans les écoles.
Écoutez davantage de voix autochtones, soyez curieux, mais respectueux.
Participez à des événements et à des entreprises autochtones et appuyez-les.
Perspectives
Avis
Tout énoncé qui repose nécessairement sur des événements futurs peut être une déclaration prospective. Les déclarations prospectives ne sont pas des garanties de rendement. Elles comportent des risques, des éléments d’incertitude et des hypothèses. Bien que ces déclarations soient fondées sur des hypothèses considérées comme raisonnables, rien ne garantit que les résultats réels ne seront pas sensiblement différents des résultats attendus. L’investisseur est prié de ne pas se fier outre mesure aux déclarations prospectives.
Ces renseignements ne constituent pas une recommandation d’achat ou de vente d’un titre particulier.
BMO Gestion mondiale d’actifs est une marque de commerce sous laquelle BMO Gestion d’actifs inc. et BMO Investissements inc. exercent leurs activités. Certains des produits et services offerts sous le nom BMO Gestion mondiale d’actifs sont conçus spécifiquement pour différentes catégories d’investisseurs au Canada et peuvent ne pas être accessibles à tous les investisseurs. Les produits et les services ne sont offerts qu’aux investisseurs au Canada, conformément aux lois et règlements applicables.
MC / MD Marque de commerce / marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.